J’ai placé 7500 Francs en actions Apple en novembre 1999. Avant l’iPod, avant l’iPhone, mais pourtant après l’iMac.
Si (je dis bien si) j’avais laissé cet argent sur l’action (et sans commission de détention), je serai 25 ans plus tard détenteur de plus de 250000 dollars. Je me rassure en me disant que si je l’avais achetée un an plus tard et encore détenue aujourd’hui, je serais (avec le reste de mon patrimoine) millionnaire aujourd’hui (comme illustré par la capture en tête de cet article)
Eclatement de la bulle tech, et besoin de liquidités suite à la perte d’un emploi en 2003 pour démarrer un projet m’auront fait vendre le titre cette même année pour un prix largement moindre (divisé par 3).
En tenant compte des stocks splits (chose fréquemment oubliée mais ô combien indispensable pour de tels calculs (Finlo le fera pour vous), sachez que l’action Apple telle que l’unité d’aujourd’hui valait $1.10 environ.
J’ai d’ailleurs placé la même somme en actions Akamai peu avant pour leur IPO. Et là j’ai bien fait de vendre. Même si vous utilisez les services de cette société tous les jours sans le savoir, ce que je prédisais à l’époque. Mais à devenir une commodité, la technologie n’est plus différentiante, et donc moins valorisée.
Il est facile de regarder en arrière et de construire un récit (et une chaîne YouTube ?) autour des performances extraordinaires de certaines actions comme Apple qui nous aurait rendues riche. Pourtant, l’idée que l’on aurait pu anticiper un tel succès est illusoire. Bien sûr, il est tentant de croire qu’il aurait suffi d’acheter et de conserver une action pour devenir riche, mais dans la réalité, très peu de personnes ont cette discipline et cette vision, et encore moins parviennent à ignorer les fluctuations et crises du marché sur plusieurs décennies.
Si l’on avait détenu Apple durant des périodes de forte volatilité – à travers l’éclatement de la bulle internet, la crise financière de 2008, ou encore les incertitudes économiques des dernières années – il aurait été presque surhumain de ne pas encaisser une partie des plus-values pour sécuriser ses gains. C’est ce genre de tentations, renforcées par l’incertitude de chaque période de crise, qui rendent ce parcours de “réussite” si rare.
Construire un patrimoine en bourse nécessite de la patience, mais aussi un certain détachement émotionnel.