Cet article s’inspire d’une vidéo passionnante de Charles Sannat, économiste et directeur de la publication Insolentiae, qui analyse avec brio les mutations profondes que notre système fiscal va devoir affronter.
Un Constat Édifiant : Notre Fiscalité Repose sur le Travail
Comme le souligne Charles Sannat dans sa vidéo, 34% des prélèvements obligatoires en France proviennent des cotisations sociales, c’est-à-dire de la taxation du travail. C’est deux fois plus que la TVA (17%) et cinq fois plus que l’impôt sur le revenu (7%).
Pour une famille française, cela signifie concrètement qu’un salarié qui touche 2 500€ net coûte en réalité 4 300€ à son employeur. Cette différence de 1 800€ part directement dans les caisses de l’État sous forme de charges sociales.
Le Bouleversement Qui Arrive : La Fin du Travail Tel Que Nous le Connaissons
Charles Sannat alerte sur un point crucial : l’intelligence artificielle et la robotisation vont détruire massivement des emplois dans les 5 à 10 ans qui viennent. Et contrairement aux révolutions technologiques précédentes, cette fois-ci pourrait être vraiment différente.
Pourquoi ? Parce que l’IA ne remplace pas seulement les tâches manuelles, mais aussi intellectuelles :
- Les radiologues seront remplacés par des algorithmes plus précis
- Les consultants juniors par des IA capables d’analyser des données
- Les emplois administratifs par des agents automatisés
Les Solutions : Repenser Totalement Notre Fiscalité
1. La TVA Sociale : Taxer la Consommation Plutôt que le Travail
L’idée développée par Sannat est de détaxer massivement le travail pour taxer davantage la consommation, mais de manière intelligente :
- 0% de TVA sur les produits de première nécessité (pâtes à moins d’1€, smartphone basique à 150€)
- TVA normale sur les produits standards
- TVA élevée (50-100%) sur les produits de luxe
Résultat : le salarié toucherait ses 4 300€ directement, mais paierait plus cher ses achats non-essentiels.
2. Taxer les Robots et l’IA
Il faudra créer une fiscalité sur “ce qui produit” : les systèmes informatiques, les robots, les IA. Puisqu’ils remplacent le travail humain, ils devront contribuer au financement de notre modèle social. C’est un peu le modèle de Benoît Hamon en 2017, bizarrement non cité par Charles Sannat 😂
3. Remettre des Droits de Douane Écologiques
Taxer les produits qui viennent de loin et favoriser fiscalement les produits réparables et durables.
Ce Que Cela Signifie Pour Nos Familles
Pour nous, pères et mères de famille, ces changements auront des implications majeures :
Les opportunités :
- Des salaires nets potentiellement plus élevés
- Plus de liberté dans nos choix de consommation
- La possibilité de privilégier l’essentiel
Les défis :
- Préparer nos enfants à un monde où le travail sera rare
- Repenser notre rapport à la consommation
- Anticiper les mutations professionnelles
La Taxe Zucman : Un Pansement sur une Jambe de Bois
Comme le dit avec un ton dirtect Charles Sannat, la fameuse taxe sur les ultra-riches proposée par Gabriel Zucman est “du pipi de chat” face à l’ampleur des transformations à venir. Même si on prenait 100% de la fortune des 10 plus riches de France, cela ne financerait que 2 mois et demi de dépenses publiques.
Le vrai enjeu n’est pas de “taxer les riches” mais de repenser complètement notre système de répartition des richesses dans un monde où le travail disparaît.
Un Moment Historique
Charles Sannat compare notre époque à des moments charnières de l’Histoire comme la Révolution française ou l’invention de l’imprimerie. “Cette fois-ci, c’est vraiment différent”, et nous avons moins de 10 ans pour nous adapter.
Conclusion : Se Préparer Maintenant
Le message de Charles Sannat est clair : nous ne manquons pas d’argent (1 500 milliards de recettes publiques), mais de vision et de courage politique.
Pour nos familles, cela signifie :
- Anticiper ces changements dans l’éducation de nos enfants
- Développer des compétences difficilement remplaçables par l’IA
- Épargner intelligemment en prévision de ces bouleversements
- Participer au débat public sur ces questions cruciales
Le grand soir fiscal n’est pas une option, c’est une nécessité. La question n’est pas de savoir s’il aura lieu, mais quand et comment nous allons collectivement le mettre en œuvre.