Introduction : pas seulement une affaire de budget familial
Sur ce blog, je parle souvent de finances personnelles, d’épargne, d’investissements, d’anticipation. Non pas parce que j’aime l’argent pour lui-même, mais parce que je tiens à ce que ma famille soit à l’abri, à ce que notre avenir ne dépende pas uniquement de promesses incertaines, ni d’un système qui, disons-le franchement, ne récompense pas toujours l’effort, ni la loyauté.
Mais il existe une autre raison, bien moins visible, bien plus sourde, qui m’a poussé à optimiser mes finances personnelles. Cette raison, c’est ce que j’ai vu de l’intérieur dans certaines entreprises : un usage parfois ahurissant, mais parfaitement légal, de l’argent public… au profit d’intérêts très privés.
Quand les aides publiques nourrissent l’optimisation fiscale privée
J’ai travaillé dans plusieurs entreprises françaises, souvent qualifiées de « technologiques » ou « innovantes ». Celles-ci ne pourraient tout simplement pas survivre sans aides publiques massives : le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI), le Crédit d’Impôt Recherche (CIR), les aides à l’embauche, les subventions régionales ou européennes. Elles n’ont pour la plupart jamais été rentables et le seront jamais ailleurs que dans leur « business plan ». Et même si vous n’en êtes pas clients, il y a des chances que ces sociétés soient fournisseurs de celles dont vous êtes clients.
Dans l’une d’elles, le dispositif JEI a été utilisé… deux fois. Officiellement, grâce à un suppression puis recréation de filiale, permettant de « redémarrer » l’horloge. Huit ans de JEI, puis encore huit. Rien d’illégal, mais très révélateur de l’état d’esprit. Elle avait également financé mon emploi auprès de la Region Pays de La Loire… qui se vante bien gérer ses finances.
Dans une autre entreprise, plus proche, j’ai vu un CEO lever dix fois des fonds — jusqu’à entrer au NASDAQ. On me facturait parfois 1 200 euros par jour à certains clients, alors que mon salaire net tournait autour de 3 000 euros mensuels. À cette même époque, j’ai essuyé un refus pour une augmentation de plus de 2 %, sous prétexte de “budgets contraints”.
Quelques années plus tard, ce même CEO a créé une EURL — structure à priori modeste — domiciliée en France, mais avec lui-même officiellement expatrié à Guernesey. Résultat ? La société continue de bénéficier d’aides françaises et européennes, de CIR, de subventions… tout en limitant au maximum sa contribution fiscale réelle.
Des millions d’euros d’aides… pour les mauvais objectifs
Les exemples ne manquent pas. J’ai aussi des anciens collègues qui travaillent aujourd’hui dans une entreprise qui encaisse près de 5 millions d’euros de CIR par an. Une somme vertigineuse, censée encourager la recherche. Sauf que dans les faits, une majeure partie de cette « innovation » est sous-traitée (y compris jusqu’à moi in fine, ces derniers mois). Et pendant ce temps-là, l’entreprise joue sur son cours de bourse, au profit d’actionnaires principaux. Les petits porteurs, eux, trinquent. Toujours dans les clous, jamais dans l’esprit.
Pourquoi ça m’a poussé à agir sur mes finances
J’ai vu trop d’exemples où l’argent public — donc en partie mon argent, notre argent — servait à renforcer l’optimisation fiscale ou les pratiques opaques, sans jamais profiter aux salariés, ni à l’intérêt général. Les hausses de salaires sont mesurées, les carrières stagnent, et la création de valeur réelle est diluée dans des objectifs de croissance financière pure, qui ne pourront jamais rendre l’entreprise compétitive, juste enrichir (sur le dos des finances publiques), leurs principaux actionnaires.
C’est face à ce constat que j’ai commencé à me dire : si je ne fais rien pour moi, personne ne le fera à ma place.
Optimiser mes finances personnelles, ce n’est pas un acte égoïste. C’est une forme de rééquilibrage. C’est prendre acte du fait que les structures savent parfaitement se servir du système. Alors, pourquoi pas moi — à mon échelle, en toute légalité, mais avec lucidité et méthode ?
Optimiser, ce n’est pas tricher — c’est s’adapter
J’ai choisi d’étudier les dispositifs qui existent vraiment pour les familles, les épargnants, les petits investisseurs. J’ai appris à répartir mes investissements, à utiliser intelligemment les comptes-titres, le PEA, la fiscalité des dons, ou encore l’assurance-vie, tout en en connaissant les limites. Et à ne pas croire sur parole ceux qui profitent du flou pour vendre n’importe quoi à mon entourage.
Optimiser ses finances personnelles, c’est aussi protéger ses proches, éviter les pièges, et rendre sa situation plus résiliente dans un monde et un pays qui deviennent de plus en plus instables.
Reprendre le contrôle, sans illusion mais sans résignation
Je ne me fais plus d’illusions sur la manière dont fonctionne une partie de notre économie. Mais je refuse de rester les bras croisés. Sur bonperedefamille.com, j’essaie de partager des méthodes simples, concrètes, parfois critiques, mais toujours orientées vers l’action et la responsabilisation.
Il ne s’agit pas de fuir le système, ni de rêver à un grand soir fiscal. Mais au minimum, de ne pas être le dindon de la farce.