Fonds euros : le placement sûr remis en question en cas de prise en main des finances de l’Etat Français par le FMI ?

Le fonds en euros, pilier de l’assurance‑vie en France, est souvent présenté comme le placement sécurisé par excellence. Toutefois, les mises en garde récentes d’Amélie de Montchalin et d’Éric Lombard, évoquant un risque de « tutelle » du FMI sur les finances françaises, suggèrent une remise en perspective.

Amélie de Montchalin a déclaré le 10 juin 2025 sur RTL que « si nous ne mettons pas nos finances en ordre, d’autres décideront à notre place », soulignant le risque d’une supervision internationale, que ce soit par le FMI ou les institutions européennes. Elle rappelait que la France affiche actuellement le déficit public le plus élevé de la zone euro (environ 5,4 % du PIB)

Le FMI, dans son rapport Article IV publié le 22 mai, préconise un ajustement structurel de 1,1 % du PIB en 2026, suivi de 0,9 % en moyenne annuelle, afin de ramener le déficit en dessous de 3 % d’ici 2029. Sans ces efforts, le déficit pourrait se stabiliser autour de 6 % et la dette publique continuer à croître jusqu’en 2030

Ces signaux alertent sur un risque accru pour les fonds euros, traditionnellement sécurisés grâce aux obligations d’État. En cas de plan FMI, plusieurs impacts possibles :

  • hausse des taux souverains (réduisant potentiellement les rendements garantis) ;
  • renforcement des contraintes fiscales ou réglementaires (imposant plafonds, fiscalisation accrue, restrictions sur les retraits ou les versements) ;
  • moindre flexibilité pour les assureurs, contrainte à modifier les garanties des contrats.

Pour un particulier, cela signifie que votre rendement pourrait être inférieur aux attentes, que les clauses de votre contrat pourraient évoluer, et que certains avantages fiscaux comme la fiscalité avantageuse de l’assurance‑vie pourraient être remis en cause.

Pour mieux vous prémunir, il est recommandé de diversifier vos placements (unités de compte, SCPI, obligations privées), de suivre les taux des obligations d’État régulièrement, et d’opter pour des contrats avec clauses flexibles. Si vous êtes prêt à assumer de la volatilité, envisagez un rééquilibrage vers des unités de compte pour compenser la baisse de rendement des fonds euros.

En résumé, le fonds en euros, perçu comme la valeur refuge par excellence, n’est plus à l’abri des aléas macroéconomiques et d’un possible plan de redressement encadré par le FMI. Ce que beaucoup considéraient comme le placement le plus sain pourrait devenir l’un des plus exposés face aux turbulences financières.