Fonds Euros Assurance Vie Loi Sapin

Le Fonds Euros de l’Assurance Vie : Placements Sûrs ou Illusion de Sécurité ?

L’assurance vie est souvent présentée comme le placement préféré des Français, et au sein de celle-ci, le fonds euros s’impose comme une valeur refuge. Votre banquier vous l’affirme avec insistance : « C’est sûr ! » Mais cette sécurité est-elle réellement aussi garantie qu’on veut bien vous le faire croire ?

Que se cache-t-il derrière le fonds euros ?

Investir dans un fonds euros revient essentiellement à prêter votre argent à l’État français et à quelques grandes entreprises via des obligations. En échange, on vous promet un capital garanti, c’est-à-dire que vous ne pouvez pas perdre d’argent, du moins en théorie.

Cependant, cette garantie repose sur des bases fragiles. En prétant massivement à l’État, vous devenez un créancier d’une institution qui accumule une dette colossale. Si l’État rencontre des difficultés financières, que se passe-t-il ?

« Prêteriez-vous à qqn que vous savez dispendieux et jamais capable d’être en excédant budgétaire en connaissance de cause ? »

La loi Sapin 2 : Une bombe à retardement

Peu de gens le savent, mais la loi Sapin 2, adoptée en 2016, permet à l’État français de bloquer temporairement les retraits sur les contrats d’assurance vie en cas de crise financière grave. Concrètement, cela signifie que, du jour au lendemain, vous pourriez être dans l’impossibilité de récupérer votre argent.

En d’autres termes, l’argent que vous considérez comme sûr n’est plus vraiment le vôtre, car il peut être immobilisé pour « sauver le système ». Cette loi, rarement évoquée par les conseillers financiers, introduit un risque que peu d’épargnants intègrent dans leur stratégie.

Un intérêt conjoint entre l’État et les banques

Pourquoi les banques insistent-elles autant pour que vous placiez votre argent sur des fonds euros ? La réponse est simple : ce placement sert leurs intérêts tout autant que ceux de l’État.

Pour l’État, les fonds euros constituent une source de financement stable et peu coûteuse. En empruntant à travers ces produits, il peut continuer à gérer sa dette sans avoir à faire face à des taux d’intérêt élevés ou à convaincre directement les épargnants individuels. Les banques, quant à elles, perçoivent des frais de gestion sur ces contrats, même lorsque les rendements sont proches de zéro. Ces frais leur assurent des revenus réguliers et prévisibles, quel que soit le contexte économique.

En clair, ce sont les épargnants qui prennent les risques (faible rendement, blocage potentiel du capital), tandis que l’État et les banques en tirent les bénéfices.

Pourquoi je n’investis pas dans le fonds euros, et même peu dans l’Assurance Vie

Malgré son image de placement sûr, je refuse d’investir dans le fonds euros de mes contrats d’assurance vie. Je considère que les rendements, déjà faibles, ne compensent pas les risques liés à l’immobilisation potentielle de mon capital par l’État.

Ce choix est d’autant plus marqué que la majorité de mes proches, eux, y ont souscrit sans se poser de questions. Je respecte leur choix, mais je ne peux m’empêcher de penser qu’il repose sur une confiance aveugle en l’État et les institutions bancaires.

Quels choix alternatifs ?

Si, comme moi, vous souhaitez diversifier vos économies et éviter les risques associés au fonds euros, voici quelques alternatives à considérer :

  1. Compte titres ou PEA : Investir en actions ou ETF permet de profiter d’un potentiel de rendement supérieur, et de détenir des titres d’entreprises, que personne ne peut préempter, même si les risques sont différents.
  2. Obligations d’entreprises solides : Bien sélectionnées, elles peuvent offrir des rendements plus attractifs tout en étant moins exposées à une décision de l’État.
  3. Matières premières ou métaux précieux : L’or et l’argent restent des valeurs refuge intemporelles.

Conclusion

Le fonds euros, souvent présenté comme une évidence, mérite d’être analysé avec un regard critique. La loi Sapin 2, combinée à des rendements historiquement bas, rend ce placement bien moins sécurisant qu’il n’y paraît. Pour ma part, je préfère d’autres stratégies, mieux adaptées à mes objectifs et ma tolérance au risque.