Investir en bourse peut sembler intimidant, notamment face à des indices comme le S&P 500 ou le NASDAQ qui regroupent déjà des entreprises performantes. Pourtant, il est possible de surperformer ces indices en pratiquant le stock picking, c’est-à-dire en sélectionnant individuellement des actions plutôt qu’en investissant dans des ETF ou fonds diversifiés. Mais réussir dans cette stratégie demande une approche réfléchie et des connaissances approfondies, idéalement dans des secteurs spécifiques. Il est alors possible de surperformer les indices américains, même sur un PEA en période de crise comme la fin d’année 2024 en Europe.
Connaissance de son secteur : une force majeure
Il est illusoire de prétendre tout savoir sur chaque secteur d’activité. C’est pourquoi il est crucial de se concentrer sur ce que l’on connaît bien. Cela peut être un domaine dans lequel on travaille, où l’on peut observer de près des tendances, ou un secteur que l’on suit par passion depuis 5 à 10 ans. Dans mon cas, mon expérience professionnelle m’a permis de découvrir très tôt des entreprises comme Tesla, Netflix, ou encore Apple, bien avant qu’elles ne deviennent les géants que nous connaissons aujourd’hui.
Anecdotes personnelles : des signaux avant l’heure
Tesla (2008)
J’ai travaillé avec une collègue à San Francisco, « Jodi B », qui faisait partie des premières acheteuses du Tesla Roadster en 2008. À l’époque, Tesla semblait encore être une petite aventure audacieuse, mais je me souviens avoir pensé que l’entreprise pourrait bouleverser l’industrie automobile. Pourtant, l’expérience douloureuse de l’éclatement de la bulle Internet en 2001 m’avait éloigné de la bourse et je n’ai pas investi dans Tesla à ses débuts en bourse, postérieurs à cette date
Netflix (2007)
Professionnellement, j’ai également suivi Netflix dès ses premiers pas dans le streaming. À cette époque, peu de diffuseurs traditionnels les prenaient au sérieux. Mais en comprenant l’ampleur de leur stratégie et leur avance technologique, il était évident qu’ils allaient surpasser les broadcasters (qui en choeur disaient « l’OTT ça ne peut pas scaler »). Mon intuition était juste, bien que je n’aie pas pris position en bourse au moment de son IPO non plus.
Apple (2007)
En collaborant avec des employés de Nokia, j’ai vu leur enthousiasme en 2007 pour des produits comme le Nokia N800 (qui se souvient de ce modèle ?) qui intégraient la navigation GPS sur un « grand écran », et les téléphones DVB-H (avec antenne pour recevoir la TV par les ondes comme la TNT). De mon côté, l’arrivée de l’iPhone (sans MMS me disaient-ils) me paraissait révolutionnaire : une fusion d’iPod, de Safari et d’un téléphone. Alors que Steve Jobs visait modestement 5 % de parts de marché, je voyais déjà un raz-de-marée à venir, contrairement à mes collègues sceptiques. Mais j’avais déjà vendu mes actions Apple et fermé mon compte titres.
Mon approche actuelle du stock picking
Depuis mon retour sur les marchés, je concentre mes investissements sur deux secteurs principaux : mon secteur d’activité (les médias, le streaming, et la technologie) et le secteur de l’énergie. Ces choix sont motivés par :
- Une analyse approfondie du marché technologique que j’étudie depuis près de 20 ans. Cette expertise me permet non seulement d’identifier les entreprises prometteuses, mais surtout d’éviter celles qui présentent des risques majeurs (ex: exposition aux subventions, aux cycles de leur industrie).
- Une passion pour l’énergie, un secteur en pleine transformation, où les opportunités liées aux nouvelles technologies et aux énergies renouvelables sont nombreuses.
Leçons tirées : prudence et conviction
L’expérience m’a appris à :
- Être sélectif : Même dans un secteur que je maîtrise, toutes les entreprises ne méritent pas d’être dans un portefeuille.
- Éviter les erreurs du passé : Rater des IPO comme celles de Tesla ou Netflix m’a appris qu’il faut parfois agir sur ses convictions malgré les incertitudes.
- Conserver une vision long terme : Les secteurs que je choisis sont ceux où je peux anticiper les tendances à 10 ou 20 ans, pas simplement suivre les modes du moment.
Conclusion : Investissez dans ce que vous comprenez
Le stock picking n’est pas une science exacte, mais c’est un art qui s’affine avec le temps et l’expérience. Pour espérer surperformer les indices comme le S&P 500 ou le NASDAQ, il faut miser sur des secteurs que l’on comprend vraiment. Que ce soit par votre métier ou par une passion cultivée sur des années, concentrez-vous sur ce que vous connaissez. Vous aurez alors un avantage unique sur ceux qui s’appuient uniquement sur les indices ou les recommandations génériques.
Si vous hésitez, souvenez-vous que la patience et la curiosité sont vos meilleures alliées.